L’alimentation et le diabète

Entre manger et frustration

L’ alimentation peut parfois être source de discorde au sein du foyer. Dans le diabète de type 1, un enfant ne doit pas être privé de nourriture. La maladie ne veut pas dire exclusion d’aliments.

La nourriture est un bienfait pour le cerveau, les papilles et le coeur.

Ne dit-on pas qu’un estomac bien rempli est un organe heureux ?

Je pense, pour ma part, qu’il suffit simplement d’adopter une manière saine de se nourrir. Au moment de la découverte du diabète de mon enfant, mon mari et moi même avons éprouvé une émotion de tristesse car nous nous sommes dit que nous allions priver notre enfant de nourriture.

Pour nous c’était contraire au rôle de chaque parent qui est de subvenir aux besoins primaires de sa famille et par conséquent alimenter ses enfants. Nous pensions que la maladie allait nous enlever ce devoir, alors nous nous sommes sentis impuissants et nous avons éprouvé un profond désarroi pour notre enfant. En prenant du recul, je me suis aperçu qu’il fallait s’enlever cette idée reçue de notre esprit.

En effet, le diabète n’enlève rien à l’enfant ! Il faut seulement apprendre à réguler .

Au contraire, mon enfant peut manger de tout mais de façon équilibrée et organisée. Tout le monde devrait manger comme les enfants souffrants de diabète de type 1.

En fonction des besoins de l’enfant, on va établir des menus variés incluants des féculents, des céréales, des légumes, de la viande, du poisson, des oeufs, des produits laitiers, des fruits et des boissons (de préférence l’eau).

Les combinaisons sont tellement multiples qu’on peut créer des plats copieux, originaux et au goût de l’enfant. Il sera satisfait et ainsi ne ressentira pas de manque.

Pour éviter un malaise familial, faire le même repas pour toute la famille montre à l’enfant diabétique qu’il est comme le reste de la famille.

Je vais oser aborder un autre sujet qui est parfois contradictoire lorsqu’on parle de diabète et souvent source de discorde au sein du foyer : les friandises!

Pour éviter la frustration, l’enfant peut également déguster des sucreries à des moments précis et de temps en temps. Ainsi il ne se sentira pas différent des autres enfants.

Par exemple, mon fils consomme des bonbons lors du goûter avant une activité sportive à condition que la glycémie ne soit pas élevée évidemment), lors des anniversaires , des fêtes. J’aime aussi le récompenser lors d’une action positive aussi, comme mes autres enfants. Pas de différenciation !

Ainsi l’enfant ne se sentira pas isolé et évitera de se sentir différent. Rappelons que chaque enfant doit faire attention à ne pas consommer de friandises de façon constante car le sucre est mauvais pour tout le monde et pas seulement pour les enfants diabétiques.

Pour protéger nos enfants, nous avons souvent tendance à mettre sous clés les goûters. Nous pensons ainsi les éloigner de tout tentation. Ce qui est complètement faux ! Vous lui envoyez un mauvais signal.

Les enfants, de manière générale, n’aiment pas les interdits.

Lorsqu’on prohibe certaines choses, le cerveau de l’enfant aime en faire des défis. Par conséquent, il sera davantage attiré par ce fameux « placard ».

Chez moi, nous avons décidé de responsabiliser tous nos enfants et pas seulement celui qui est atteint du diabète de type 1. Nous avons établi des règles claires. Ces dernières doivent concerner tous les membres de la famille.

Nous devons leur expliquer, les guider, les accompagner au mieux et surtout ne pas les frustrer. Cela pourrait les mettre en conflit avec la nourriture et nous même.

Faites confiance à votre enfant car c’est comme ça qu’il va développer une relation saine avec l’alimentation. Manger devient un plaisir de partage et de complicité avec le reste de la famille.